Les éditeurs


Les cartes postales de Mons-en-Barœul proviennent d'éditeurs nationaux ou locaux. Des échanges existaient entre les éditeurs nationaux qui vendaient souvent des clichés à de petits éditeurs locaux et vice-versa.

1. Les éditeurs nationaux

• B.F. Paris : Berthaud Frères 

Les frères Berthaud, imprimeurs et photographes parisiens, fils du photographe Jean Berthaud, sont connus pour leurs cartes postales à contour.  La majorité des cartes ont été éditées avant la réforme de 1904, avec un dos simple, non divisé. Ils ont publié vers 1906 des versions sommairement colorisées qui connurent un certain succès. Le nombre de cartes éditées est de plusieurs milliers.


La société Berthaud Frères a été créée au n° 9 rue Cadet à Paris le 2 août 1880 par Michel Berthaud (né à Vienne le 9 novembre 1845 et décédé à Bragny-sur-Saône en 1912) et son demi-frère Michel Gabriel Berthaud (né à Seurre le 4 février 1852 et décédé également à Bragny-sur-Saône en 1925). C’étaient les fils du photographe parisien Jean Berthaud (né à Romans-sur-Isère le 7 mai 1819, décédé lui aussi à Bragny-sur-Saône le 28 mai 1885).


Michel Berthaud (1845-1912) s’associe de 1865 à 1867 avec Etienne Prosper Berne-Bellecour (1838-1910) le fondateur de la Maison Hélios, située au 9 rue Cadet, dans le 9e arrondissement de Paris. Puis avec Eugène Gustave Louis Guilleminot (1830-1895) de 1867 à 1870 et J. Keilhauer de 1888 à 1896. En 1870, Michel Berthaud dirige seul la Maison Hélios avant d'être rejoint par son frère Michel Gabriel (1852-1925). 

Ils ouvrent plusieurs succursales en province, à Boulogne-sur-Mer (32 rue de l'Ecu vers 1875), à Evreux (48 Boulevard Saint Jean / Victor Hugo), à Abbeville (12 rue Saint Jean des Près), à Amiens (110 rue des 3 cailloux de 1864 à 1896) cédée à J. Keilhauer, à Troyes (2 rue de la Paix en 1870) cédée à Moilon en 1878, à Chartres (25 rue de la Tonnellerie en 1878), à Meaux, à Dreux (26 ter Boulevard de la gare) cédée à Albert Michel Eugène Dietrich en 1881 et à Louviers. Un établissement ouvre au Caire en association avec Jean, un troisième frère. 

Primés par une médaille d'argent en 1878, puis 2 médailles d'or en 1882 et 1889 lors de l’Exposition Universelle, la maison Hélios prend le nom de Berthaud Frères en 1900. L’adresse du 9 rue Cadet devient le 31 rue de Bellefond jusqu’à la fin de l'activité en 1908.

La production se fait par la méthode de la phototypie.

Les images portent la signature B.F. ou B. F., Paris suivie d'un petit dessin représentant un héliotrope, rappel de la maison Hélios. Ce logo B. F. à la fleur est parfois de couleur rouge.


La maison a été rachetée par Jean Combier, après été reprise par les Frères Catala.


Le rachat de Bethaud par Catala

• ELD : Ernest Le Deley

Le célèbre éditeur parisien, connu pour ces clichés particulièrement nets, et dont les proportions sont dignes d’une œuvre d’art, possédait une succursale lilloise rue Boucher de Perthes.

L’éditeur parisien Ernest Louis Désiré Le Deley (1859-1917) tenait boutique au 127 boulevard Sébastopol, dans le 2e arrondissement de Paris (Grand Comptoir de la Carte Postale Illustrée – sigle ELD, Éditeur Le Deley), et 1 rue Tracy à Paris (sigle ELD, avec comme symbole une ancre de marine traversée par un ruban). Ses ateliers étaient situés aux 11 et 13 rue des Arquebusiers et au 73 rue Claude Bernard à Paris. Il fut associé à Siron.

L’entreprise, reprise par ses fils, disparaîtra entre 1925 et 1930.

Le sigle ELD reprend les 3 initiales d'Ernest Le Deley, qui sont aussi celles de ses 3 prénoms Ernest Louis Désiré.




La même carte comme celle n° 12 de la route du Fort de Mons-en-Barœul peut se trouver avec le logo ELD dans deux tailles différentes.






• CIM : Combier Imprimeur Macôn 

Fondée avant la Première Guerre mondiale par Jean Combier, photographe passionné, la maison CIM (Combier Imprimeur Mâcon) va publier pendant près d'un siècle plus de deux millions de cartes postales différentes.


Jean-Marie Combier © Fonds Combier


Le site des cartes postales CIM © Fonds Combier

• LaPie : Editions LaPie 

Les éditions LaPie sont l'acronyme de Les Applications Photographiques d'Industrie et d’Édition. Installées au 125 rue Garibaldi à St Maur (Seine), elles ont publié une série de cartes postales, à contour dentelé, véritable photo au bromure, avec le logo LaPie service Aérien à la place du timbre. 

Ces cartes sont intitulées ' En passant par ... " ou " En avion au dessus de ... ". Le logo de la société d'exploitation de la photographie aérienne Roger Lapie, qui était située à Saint-Maur-des-Fossés, représentait un oiseau.


La société LaPie a cessé ses activités en 1970. La société est mise en redressement judiciaire en mars 1965 et son fonds de commerce est cédé par adjudication en juin 1967 à Jean-Marie Combier, imprimeur-éditeur de cartes postales. Celui-ci n’a malheureusement jamais pu récupérer les archives. Certaines se trouveraient au musée Niepce. La marque Combier est rachetée par le groupe européen Editor, probablement au début des années 1980.

• Dehon et Cie

Cet éditeur parisien a réalisé une seule  carte de Mons-en-Barœul pour la Brasserie Coopérative. 

En 1869, Georges Giard, successeur de Jules Giard, libraire à Valenciennes (Nord) s'associe à Alphée Seulin pour fonder l'imprimerie Giard et Seulin, place Carpeaux. Elle prend successivement les noms de Seulin et Dehon en 1886, de Lasseron Dehon et Cie en 1906 et enfin de Dehon et Cie en 1929.

Elle ouvre en 1905 un établissement à Paris, 61 Faubourg Saint-Denis, qu'elle finit par fermer vers 1970. 

2. Les éditeurs locaux

Les éditeurs locaux sont souvent lillois, mais pas uniquement.

• E.C : Edmond Cailteux 

Les prénoms de cet éditeur sont Fernand Edmond Auguste, il était basé 4 rue du Curé Saint-Etienne, dans le Vieux-Lille. Il s'associe à Gorlier après la Grande Guerre sous le nom " Veuve Cailteux-Gorlier ".

• G.L : Gorlier 

Cet éditeur local est connu pour ses clichés dont la légende figure en gras rouge - véritable innovation à l'époque. C'est Madame Veuve Cailteux-Gorlier qui avait repris la succession de son mari en fondant la maison Gorlier. L'activité fut poursuivie par le frère et les sœurs.


• C.S : Charles Soyez 

C'est un éditeur de la Métropole Lilloise qui a édité de très belles cartes de Lille, Fives, Saint-Maurice et de plusieurs communes de l'arrondissement de Lille.

• L.P. : Lucien Pollet 

Il s'agit là aussi d'un éditeur régional connu pour ses clichés de l’après Première Guerre. 

 P.L. : Pollet-Legrand 

On trouve aussi les initiales inversées pour Pollet-Legrand. Cet éditeur lillois s’est surtout consacré aux quartiers de Fives, Saint-Maurice, Bois-Blancs ainsi qu’à l’ancien quartier de l’opéra, dans lequel il officiait, rue des Arts.

Editions La Cigogne 

Cette maison était installée au 25 rue des Fossés à Lille. Les cartes possèdent au dos le logo d'une cigogne.


• L.S. : Laffineur Samain ou Laffineur Samin 

Cet éditeur a imprimé à Hautmont, où il est enterré avec son épouse elle-même imprimeuse.

Aristide Joseph Ghislain Laffineur (1857-1940) qui avait épousé Sidonie Samain (1866-1948) en 1885, était imprimeur avant de devenir actionnaire dans la société roséenne Le Phénix un peu après sa création. Fidèle Haussy, industriel à Hautmont, rejoindra lui aussi le village des Rousies.
Le logo est formé des deux initiales L et S enlacées, entourées d'un cercle.


Le pavillon de la carte postale à l'Exposition Internationale du Nord de la France à Roubaix en 1911. A noter l'orthographe Laffineur Samin et non Samain, de cet éditeur installé à Hautmont.

• L'éditeur lillois A. Touly

Cet éditeur qui demeurait 10 Façade de l'Esplanade, a publié 4 cartes postales de Mons-en-Barœul, par le procédé de la phototypie. Une technique qui a permis la reproduction en série des cartes postales. Avec ce moyen on pouvait effectuer 500 tirages.


• L'imprimeur Pottier-Hallez

Cet imprimeur, qui a édité de nombreuses cartes postales de Mons-en-Barœul, était installé à l'angle de la rue de l'abbé de l'Epée et du Faubourg de Roubaix (actuelle rue du Général de Gaulle). A cet emplacement se situe maintenant le café le Saint Claude.

On trouve des vues identiques commercialisées par d'autres éditeurs, comme l'éditeur parisien Ernest Le Deley. En effet certains éditeurs locaux pour assurer une plus grande diffusion cédaient leurs clichés à des maisons nationales. C'est le cas pour Pottier Hallez qui avait passé un accord avec Ernest Le Deley. Une première série a été éditée juste avant la première guerre mondiale et une autre au milieu des années 30.

Maurice Denis Hallez, qui était imprimeur a Mons-en-Barœul a évacué a Dives-sur-Mer pendant la guerre 14-18. La famille y restera après la fin de la guerre, puisque son fils, Laurent naîtra dans cette ville en octobre 1920. Maurice décédera a Lille en mai 1924 des suites de son intoxication par les gaz allemands. Il est enterré au cimetière de Mons, tombe A21 7-8-9.


Dans la série des cartes sépia publiées en 1934, on trouve cette vue avec l'imprimerie (au niveau de la voiture) et la pompe à essence qui avait été installée par un autre membre de la famille.


Un autre commerce était tenu également par la famille Hallez (ovale jaune) à proximité de l'imprimerie.

• G. Sautai

Cet imprimeur a édité des cartes postales pour la Brasserie de Mons-en-Barœul. La maison lilloise dirigée par la mère, avait une antenne en Avignon avec comme gérant Georges Sautai.

• Les Imprimeurs Réunis

Cette imprimerie située au 49 rue Canteleu à Lille a édité une série de 4 cartes postales sur la Brasserie Coopérative de Mons-en-Barœul. Il s'agit de cartes commandes.

3. Un éditeur belge

La Maison Préaux située à Ghlin en Belgique a édité des cartes de bonne qualité et en général moins courantes que les cartes diffusées à grand tirage ainsi que des cartes dites " fantaisies " ou " à souhaits ". Il s'agit très souvent de petites séries.

La ville de Ghlin est juste à côté de Mons, on trouve d'ailleurs des inscriptions sur certaines cartes avec l'indication Ghlin-lez-Mons. Il s'agit de Mons en Belgique et nullement de Mons-en-Barœul, sachant que la dénomination Mons-en-B. (B pour Belgique) peut donc être trompeuse.

Parmi les cartes de la société Préaux on ne connaît pour Mons-en-Barœul que des cartes fantaisies. Elles portent la mention " Editeurs Préaux - Ghlin ". On connaît d'autres marques pour cet imprimeur avec la mention " Veuve Préaux et fils " ou " Préaux frères " ainsi que " Préaux et Dricot ", qui sont la trace des modifications intervenues au fil du temps. 


Les cartes fantaisies permettaient que le nombre de mots figurant sur l'envoi ne soient pas comptés. En effet la législation de la taxation pour l'acheminement des cartes postales a connu une époque où la valeur du timbre à apposer dépendait du nombre de mots écrit !